Interview exlusive ! Imprimer
Dimanche, 02 Mai 2010 08:20

Le 14 avril dernier, trois membres du forum, Gwladys, Marie et Katy se sont rendues à Paris pour une interview de Joe et Seton.

Rendez-vous au General Hôtel pour une demi-heure d'entretien...

 

Bonjour Seton, on va commencer par parler de l’album. Pourquoi ce titre d’album ?

 

L’album s’appelle « Sparks » (Etincelles) à cause des conditions d’enregistrement.

Nous avons écrit l’album à New York, dans un sous-sol un peu crasseux. On jouait ensemble 10 heures par jour et on enregistrait tout sur un PC portable. Juste la pièce, nous et ce qu’on y jouait. Chaque matin, on revenait pour écouter le travail de la veille et on récupérait les petits morceaux qu’on pensait être de bonnes idées pour des chansons. On a donc pensé que la notion d’étincelle collait bien à ce principe de petites idées qui devenaient des chansons.

C’est le premier album qu’on a enregistré de cette manière, tous ensemble, en jouant encore et encore. Du coup, une bonne partie de l’album est assez représentative de la manière dont on joue en live. Ca capte mieux l’énergie.

En plus, tous les autres titres de nos précédents albums étaient très longs : « Everything will never be OK », « Bitter forces lame horses », « Left side of the brain », « Sparks », c’est plus facile pour les radios. Cet album semble être le plus positif de tous, et ce titre représente aussi pour nous un coté positif.

 

Fiction Plane - SparksVous avez cette fois encore travaillé avec Alex Lake.

Alex est un graphiste très talentueux, et un grand photographe. Il connaît très bien le groupe, il collabore avec nous depuis déjà 5 ans.

Il a travaillé pour la pochette de l’album et pour les photos du livret. Il a commencé quand on a sorti l’EP « Bitter forces lame horses ». Il avait au moins une quinzaine d’idées pour ce nouvel album. Il avait juste les paroles des chansons, et il nous a proposé des projets très divers. Nous voulions changer la typographie du logo. Beaucoup de chose sur cet album ressemble à un chapitre de renouveau pour nous. Je pense qu’il a bien réussi ce nouveau design, le nouveau logo.

L’oiseau, le vol,  a toujours assez bien collé avec notre nom, Fiction Plane, c’est super simple comme ça. Cette pochette est aussi un peu sombre.

 

Et le poing de la pochette de « Push me around » ?

Le poing, c’est le symbole de la violence, de l’agressivité, mais c’est aussi un symbole de solidarité. Et cette chanson traite de l’indépendance, du coup, je suppose qu’on peut plutôt le voir comme ça.

 

Et la photo promo, sur laquelle on peut voir le groupe sous un ciel très sombre. La seule couleur est celle d’un tissu rouge sur le manteau de Joe. Y a t’il un symbole derrière tout ça ?

Non, pas du tout, ça avait juste l’air sympa !

 

Interview exclusiveL’enregistrement était vraiment différent des précédents

Oui. On a écrit l’album à New York, car Pete y a sa famille. On a essayé d’écrire à Londres, mais ça ne venait pas. Je ne sais pas si c’était l’endroit… Pete a trouvé ce sous-sol à New York. Un quartier branché, mais avec ce local pas cher qu’on a loué pour trois semaines. Cet endroit nous a vraiment plu, très sympa. C’est un chouette quartier de New York, constellé de bars, avec beaucoup de groupes, de musique. On a écrit 95% de l’album dans ce local. En jouant simplement ensemble 10 heures par jours pendant 3 semaines. Les chansons s’écrivaient presque d’elles-mêmes, et Joe ajoutait son chant comme ça lui venait.

Et quand on écoutait les chansons, on voyait bien qu’elles se créaient toute seules.

C’est certainement l’album le plus libre qu’on ait écrit, en ce sens que l’on avait personne sur le dos. Ce disque nous appartient en totalité, ce qui est très important pour nous. Nous n’avions aucune pression, aucune contrainte. Nous pouvions enregistrer l’album que l’on voulait. Après trois ans, je pense qu’on pouvait nous faire confiance sur ce point.

Puis, on a enregistré la première moitié de l’album à Londres, pendant 6 semaines, aux studios Rak. C’est un super studio à l’ancienne, comme Abbey Road. On y a enregistré 14 chansons. On pensait avoir terminé, mais non… On est reparti à New York et on a écrit à nouveau 5 chansons, qu’on a du enregistrer rapidement, car le local commençait à nous coûter cher. On est retourné en studio à Bath, où on avait déjà enregistré auparavant, et on a enregistré 6 titres en cinq jours, très rapidement. On a utilisé seulement 5 chansons du premier enregistrement au super studio et la totalité du dernier fait en un temps record…

(Joe arrive)


Comment avez-vous choisi parmi les 19 chansons que vous aviez au départ ?

Joe : C’était une évidence : les titres enregistrés au studio de Moles ne pouvaient qu’être sur l’album, c’était les plus énergiques. On a aussi pensé qu’ils feraient une très bonne première moitié de l’album, parce qu’il représentent bien l’esprit live qui nous caractérise. Les titres enregistrés à Londres étaient plus aériens, peut-être plus psychédéliques. Ils couvrent plutôt la deuxième partie de l’album. C’est un peu comme un disque avec une face A et une face B. Ca fonctionne un peu comme un voyage.

 

Et les autres titres, qui ne sont pas sur le disque, que deviendront-ils ?

Joe : Deux titres sont dans les bonus de l’album « Sadr city blues », que vous pouvez déjà écouter sur notre site. On voulait enregistrer cette chanson car beaucoup de gens l’on aimée en concert. Mais quand on a voulu la mettre sur l’album, on a sentit qu’elle ne correspondait pas vraiment à la manière dont le reste avait été enregistré. Tous les autres titres avaient leur entité mais dans un autre chapitre.

Mais on aime vraiment « Sadr city blues » donc, on a décidé de l’offrir à tous ceux qui voulaient l’écouter. Le titre a sa propre place.

 

Quels sont les différentiels sujets développés dans l’album. Les mêmes thèmes que dans les précédents ?

Joe : Pas forcément. Ils sont devenus beaucoup plus bizarres et plus évidents en même temps. Ils sont aussi un peu plus marrants, plus réels. Les sujets ne sont pas aussi colériques que d’habitude. Peut-être même romantiques.

Il y a plus d’histoires aussi, racontant des personnages que nous avons pu croiser, comme « Tommy ». « Humanoid », « Russian LSD » est tirée d’un livre, c’est un peu une histoire aussi. Certaines chansons parlent de certaines personnes en particulier. Mais on ne dira jamais de qui il s’agit !

 

Joe, quand tu écris les paroles, quel est le processus ? Tu préfères écrire la musique avant, après ?

Joe : J’aime avoir une musique, qu’on joue tous ensemble, je commence à faire « du bruit », jusqu’à ce qu’un thème me vienne en tête. Alors je commence à écrire.

Mais tout ça est assez hasardeux, parfois, je me dis « voilà le sujet dont je veux parler dans cette chanson » et j’écris les paroles. Mais ça ne fonctionne pas toujours, bien souvent tu écris des trucs qui ne sont qu’une liste de choses qui te gonflent, et tu assembles les lignes qui riment. Tu finis par « Fuck you ! »

 

Joe, tu as dit que ta manière d’écrire a changé, tu peux nous en parler ?

Joe : En fait, je pense que j’ai eu moins peur qu’avant sur cet album. Je ne me suis pas posé tant de questions sur les textes, ligne par ligne. J’ai écris, et ça donnait ce que ça donnait. Si tu commences à questionner le texte, tu ne dépasses pas les trois mots.

 

A propos du clip, vous avancez sur sa réalisation ?

Seton : Son écriture est en finalisation, ce n’est pas évident.

Nous avons enregistré des tas de chansons, joué depuis huit ans, mais nous n’avons fait que deux clips. Nous sommes assez novices en la matière. On ne se sent pas très à l’aise devant la caméra.

 

Comment a été décidé que « Push me around » serait le premier single ?

Joe : Nous l’avons tous décidé, en fait. Initialement, la maison de disque avait choisi un autre titre « Ou of my face », mais je pressentais plutôt « Push me around ».

Seton : On a proposé trois ou quatre versions de cette chanson avant d’arriver à ce quelle est maintenant. Comme elle sonne désormais, le fait que ce soit le single est plus évident.

Joe : C’est difficile de choisir laquelle des versions enregistrées de tel ou tel morceau doit être présentée sur l’album. On a pris du temps avant de décider cela. Quelques mois de plus et l’album serait peut-être encore différent.

 

Interview exclusiveOn va pouvoir vous voir et vous entendre pour la promo de l’album ?

Seton : Le titre passe déjà sur Virgin, OuiFM, RTL2 et nous serons de retour en France à la mi-mai pour enregistrer « Le Fou du Roy » et un « Taratata ». On fera toutes les télés et radios possibles en mai, avec des interviews, des shows acoustiques ou électriques. La promo pour « Sparks » sera plus dense que pour l’album précédent.

On commence par la France et les Pays Bas avant d’envisager les Etats-Unis.

Je sais que les fans aux USA nous en veulent un peu de ne pas forcément être très présents chez eux. Mais ce n’est pas si simple, l’industrie du disque fait que le public principal se trouve ici en particulier, et que nous n’avons pas encore trouvé de partenaire de maison de disque en Amérique.

On va également étendre la tournée au Nord de l’Europe, en Suède, en Scandinavie, etc. Cet été, nous nous sommes focalisés sur certains festivals européens, et nous reviendrons pour une tournée en septembre et octobre.

Joe : On fera sûrement un périple du genre Pays-Bas, Allemagne, un gros morceau en France, Espagne… on va vers le sud, toujours le sud, au chaud !

 

Vous connaissez déjà les groupes qui feront votre première partie ?

Seton : Non, pas encore. Il y aura certainement un grand choix, mais c’est encore un peu tôt. On est toujours à travailler sur le trajet de la tournée.

 

Sur ce dernier album, avez-vous utilisé d’autres instruments que ceux dont vous jouez habituellement ?

Seton : Oui, quelques uns. On a utilisé une boite à musique sur « Out of my face », un orgue hammond, un peu de saxophone et du mélodica. C’est nous qui avons joué de ces instruments. J’ai joué de l’orgue et du piano, Joe a joué du saxo et du mélodica.

Joe : Ce matin, j’étais dans le train, et j’écouté un gars jouer « My way » au mélodica, c’était impressionnant !

Seton : Ah si, il y a une autre personne qui joue sur cet album : un des ingénieurs du son a mis sa petite touche sur « You know you’re good ».

 

Sur le refrain de « Push me around », on dirait bien qu’il y a une choriste, non ?

Joe : Hé hé, non, c’est juste nous !

C’est mon coté féminin qui est ressorti de mes cordes vocales !

Seton : On chante tous sur l’album, mais je ne peux pas atteindre cette hauteur.

Pete à une voix assez haute aussi. C’est étrange, je suis le plus petit de tous, et j’ai la voix la plus grave… C’est bizarre ! (en français)


Interview exclusiveEst-ce que cet album et sa façon de l’écrire a changé quelque chose entre vous trois ?

Seton : On a été en tournée trois ans en trio. Et sous cette forme, on s’est senti très à l’aise, enfermés toute la journée dans un sous-sol pour écrire.

Oui, je pense que ça a changé quelque chose, car cet album est très positif, on dirait qu’on contrôle plus notre destin. On se sent très unis.

 

Vous vous êtes toujours accordés sur les choix ?

Joe : Non !

Seton : On a eu plusieurs accrochages, forcément. Si on avait été toujours d’accord, ça aurait été bizarre…

(Joe doit partir)


Seton, comment va ton fils ?

Il est incroyable ! Il a bientôt un an, il commence à marcher et il commence à faire des bêtises.

Et concernant la famille, sur le Facebook de The Daunts, il est annoncé une surprise à venir)

Oui, une bonne nouvelle va bientôt être annoncée. Vous verrez ça très bientôt !

Je ne peux rien vous dire pour le moment…

 

The Molotovs (le groupe du frère de Seton) pourraient être une très bonne première partie pour Fiction Plane, non ?

Oui ! C’est sûr, pourquoi pas, on ne sait jamais, ils viennent de lancer leur premier single à Londres, et vont bientôt enregistrer leur premier album. Ils sont très excités, ils ont pas mal de chansons. C’et mon petit fère. Je suis le plus vieux d’une famille de quatre enfants, de trois mères différentes ! On s’entend tous à merveille. Le plus petit est adolescent, il est plus dans le football que dans la musique. On lui a acheté une basse, pensant que c’était une super idée… il s’en fiche totalement !